Créativité et Transformation

26 juin 2015

Partir vraiment en « vacance » …

C’est une invitation à laquelle je nous conduis collectivement à l’aube de l’été. Repenser ce temps de présence à soi et aux autres, y voir l’opportunité de mettre entre parenthèses le travail, les activités et de profondément sentir la vie couler dans nos veines.

Faisant le constat de l’agitation qui précède les congés estivaux dans les entreprises, j’ai eu envie de revenir à l’étymologie du mot.

Vacans : participe passé de vacare en latin, être vide, inoccupé, et par extension oisif.

Et c’est là que le bât blesse ! L’oisiveté n’a pas bonne presse et depuis fort longtemps car elle s’oppose au Travail, la vertu par excellence ! Et pourtant c’est bien parce que nous travaillons (depuis les bancs de l’école) que nous disposons de vacances. Sans travail, point d’oisiveté puisque l’un détermine l’autre[1]. Alors pourquoi tant de difficultés à plonger dans l’oisiveté à l’aube des vacances ?

Ultra connectés, branchés sur le monde (y compris celui du travail pour certains), pendant nos vacances, nous nous mettons en quête de réaliser tout ce que nous n’avons pas fait dans l’année (du sport, des visites culturelles, des lectures, rencontrer nos amis, notre famille, découvrir de nouveaux horizons, tondre la pelouse ou je ne sais,…)

Peu sont ceux qui s’autorisent à mettre leur corps et leur esprit au repos.

Résultat, nous revenons parfois plus fatigués que quand nous sommes partis (oui, oui, vous aussi, …. Je vous vois sourire …).

Bonnes-vacancesPourtant s’arrêter vraiment, ne rien faire est peut être le moyen le plus sûr de toucher à l’essence de la vie.

Respirer, écouter notre respiration, celle de ceux qui dorment sur les transats à côté, celle de la nature qui bruisse.

Entendre les bruits alentour, les vagues, les oiseaux, la porte de la grange qui grince.

Toucher le velouté d’une fleur, la chaleur du flanc d’un chat, la douceur d’un abricot.

Voir le bleu du ciel ou de la mer, le sommet de la montagne, ceux avec qui nous vivons et que nous prenons peu le temps de regarder vraiment au quotidien.

« Tiens, une ride est apparue au coin de ses yeux,

Arthur a encore grandi,

Maman marche plus difficilement, … »

Sentir, le vent sur nos peaux, le soleil qui réchauffe, les roses de papy qui ont (encore !) une odeur, le fumet de la ratatouille qui cuit à petits bouillons.

En toute vacance, à l’écoute du bruit de fond de la vie.

 

[1] D’ailleurs expérimenter un période de chômage met dans l’inconfort puisqu’on se sent dans l’obligation permanente de chercher … du travail. Que peut vouloir dire aujourd’hui être en vacances pour un chômeur de longue durée ? La retraite permet l’oisiveté car il y a eu travail. Et le chômage, qu’autorise-t-il comme moment de repos du corps et de l’esprit ?